Malentendants: la télé fait la sourde oreille
Plus de femmes, plus de petites listes mais pas assez pour les malentendants. L'audiovisuel a reçu son bulletin des élections communales.
- Publié le 08-02-2019 à 06h00
Suivre une campagne électorale via les médias audiovisuels quand on est sourd ou malentendant, ce n'est pas gagné. Ce constat, c'est le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) qui le dresse.
Il vient d'évaluer le traitement médiatique des élections 2018. Et ce, sur la base d'un règlement réactualisé.
Au menu: l'égalité femmes-hommes, l'accessibilité des programmes aux personnes sourdes et malentendantes ou la présence des petites listes dans les débats.
Un bulletin qui tombe à point pour préparer les scrutins de mai. Qu'en retirer?
1. Pas bon Là, où cela coince le plus, c'est au niveau de l'accessibilité. Le rapport est clair: seule la RTBF grâce à La Trois parvient à éviter la cote d'exclusion. "Elle a pu diffuser certains reportages du journal télévisé traduits en langue des signes. Cependant, aucun débat, ou leur résumé, n'a été traduit ou sous-titré." Pour les autres, ce n'est pas bon du tout. Aucunes mesures spécifiques n'ont été prises.
À revoir en priorité pour la session de mai.
2. Moyen L'égalité des genres. Ça va mieux de ce côté même si tout n'est pas parfait. Certains responsables de chaînes "ont obligé les listes à inviter autant de candidats que de candidates sur le plateau. Par contre, d'autres éditeurs ont préféré favoriser la présence de personnalités connues". Ce qui a débouché sur des plateaux nettement plus masculins. Mais le CSA "constate une réelle amélioration au niveau de la visibilité des femmes dans la politique".
3. Bien Les petites listes ont eu plus de place dans les débats. On était dans le cadre des élections communales et provinciales. Là, ce sont les télévisions locales qui reçoivent les félicitations. "À quelques exceptions près." Attention quand même, ça marche dans les communes où il n'y a pas trop de listes. Car, dès qu'il y en a beaucoup, les partis traditionnels regagnent du terrain.
Mais comme le dit le rapport: attention aux élections régionales et fédérales où "le déficit de représentation des petites listes a déjà été mis en évidence."